Pour la première fois en 5 ans, la piscine de l’hôtel Ocean Bay a pu être vidée pour entretien, c’est la seule note positive du directeur Gokhan Topyanak, qui reste optimiste malgré l’absence de rentrée d’argent et les impayés. « La crise affecte aussi les tour-opérateurs qui ont du mal à nous payer. Ils n’enregistrent aucune réservation pour cet été, donc ils ont un gros problème de liquidité, c’est la raison pour laquelle ils repoussent les paiements », explique-t-il. Le montant des factures impayées s’élève à plus de 6 millions d’euros, selon l’association gambienne des hôteliers. Au Lemon Creek hôtel, le paiement des séjours par les tour-opérateurs est une question de survie, explique Jim Johansen le directeur. « À ce jour, les tour-opérateurs me doivent environ 100 000 euros. Et je ne sais ni quand ni combien je vais recevoir. Pourtant c’est cet argent qui doit permettre aux hôtels de traverser la crise. Pour le moment le coffre est vide », s’exclame-t-il. Le spectre de la faillite des tour-opérateurs hante les hôteliers Si les tour-opérateurs venaient à faire faillite, les hôteliers pourraient dire au revoir à leur argent. Autre inquiétude, le départ de ces partenaires pour des destinations plus rentables et fiables. La saison dernière avait été marquée par la faillite de Thomas Cook au Royaume-Uni, le plus gros pourvoyeur de voyageurs britanniques en Gambie. Cette fois-ci l’association des hôteliers gambiens, dont Jim Johansen est le vice-président, craint un départ du voyagiste allemand FTI. « Pour le moment j’ai bien peur qu’ils ne reviennent pas. Pour la saison qui vient de s’achever, FTI pouvait représenter jusqu’à 50 % des réservations. En ce qui me concerne, l’Allemagne est un plus gros pourvoyeur de clients que le Royaume-Uni. FTI opérait 4 vols par semaine », dit-il. Entre avril et juin, près de 120 millions d’euros ont été perdus, selon une étude. Face à l’hémorragie financière, Gokhan Topyanak, directeur de deux hôtels, rappelle que l’urgence est d’abord sanitaire. « Si la pandémie reste ainsi, on ne pourra pas retrouver notre vie d’avant. Donc, s’ils veulent vraiment aider les entrepreneurs, ils doivent mettre toutes leurs forces dans la lutte contre le Covid-19, pour qu’on puisse s’organiser et voir comment on peut relancer notre industrie », soutient-il. Gokhan Topyanak mise sur la découverte et la disponibilité d’un vaccin pour sauver le tourisme avant la fin de l’année. En Gambie, la saison touristique commence généralement au mois d’octobre.
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