Issouf Kaboré est le chef de zone en élevage dans la commune de Pâ. À défaut d’avoir l’électricité, il se débrouille avec du gaz butane pour ses activités. « Normalement nous on a besoin du courant pour travailler. Moi, je suis à Pâ, mais je dois travailler avec le gaz en bouteille. Les gens ont besoin d’électricité pour leurs activités comme le commerce, mais il y a un manque d’énergie », déplore-t-il. D’ici 10 mois, selon les prévisions, une nouvelle centrale solaire viendra augmenter les capacités de production de la société nationale d’électricité. D’une capacité de 30 mégawatts, cette centrale solaire produira chaque année l’équivalent de la consommation de 150 000 ménages. Bachir Ismaël Ouédraogo, ministre des Énergies nous explique les enjeux : « C’est la première centrale de cette envergure (30 mégawatts) que nous construisons avec un partenaire privé. Pour la centrale de Koudougou et celle de Kaya, nous avons un accompagnement de la Banque mondiale. Il y a aussi la centrale de Yelen, à Ouagadougou, une centrale de 42 mégawatts qui arrive, plus l’extension de la centrale de Zagtouli à 50 mégawatts. Tout cela va donner de l’espoir pour notre industrie, parce que vous savez, nous avons l’un des kilowattheures les plus chers de la région. Et l’énergie solaire nous permet de diviser les coûts par trois, sinon plus », assure-t-il. Un développement économique qui passe aussi par l’énergie Le coût global du projet est de 21,5 milliards de francs CFA. Environ 85 000 modules solaires de 350 watts-crêtes seront installés sur une superficie de 30 hectares. Pour Arnaud Mine, président de Urbasolar, l’entreprise française chargée des travaux, « ce qui est important, c’est qu’elle présente de multiples qualités, de coûts, de fiabilité, et aussi une qualité environnementale, et vous savez que nous sommes tous confrontés au changement climatique. » Puis d’ajouter : « Nous devons tous lutter contre le changement climatique, et cette centrale photovoltaïque est un élément important de cette lutte, pour la production d’électricité au Burkina. » Pour Christophe Joseph Marie Dabiré le chef du gouvernement burkinabè, l’objectif est d’assurer une sécurité énergétique à travers la construction de centrale à base d’énergies renouvelables. « Le développement économique, on dit que c’est la route, mais c’est également l’énergie. Et si nous arrivons à faire en sorte que la sécurité énergétique de notre pays soit assurée, nous sommes convaincus que le développement ira de l’avant », avance-t-il. Grâce au partenariat avec des entreprises privées, le pays prévoit d’ici 2021, la mise en œuvre de plus de 200 mégawatts de centrales solaires dans le cadre de son plan de transition énergétique.
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