C’est le désert. Sur la photo, cinq hommes, quatre en armes, des militaires français en tenue de combat, et un homme à genoux, habillé de bleu, que les soldats de Barkhane tiennent en respect pour vérifier, manifestement, s’il s’agit ou non d’un terroriste. Ce cliché, qui occupe l’intégralité de la Une du journal Le Parisien Dimanche, a été pris au début du mois au Burkina Faso, lors d’une « opération de ratissage » conjointe des militaires burkinabè et français aux abords de Tofagala, où ce que ce journal appellent sans plus de précision les « services de renseignement français » ont signalé la présence de « plusieurs djihadistes [...] Les habitants du hameau ne les connaissent pas. Un vieil homme explique, terrifié, que ces étrangers sont venus pour "palabrer"», relate Le Parisien Dimanche. Lequel journal, photos et infographies à l’appui, raconte « la traque des djihadistes au Sahel », la « chaleur suffocante (qui) use ces fantassins du 16e bataillon de chasseurs à pied » entre Mali, Niger et Burkina. Mais la France « n’a pas le choix, estime Le Parisien Dimanche. Aux confins de ces pays, des illuminés de dieu [...] tentent de construire un nouveau califat [...] Comme en Afghanistan, en Irak, en Syrie, ou en Europe, énonce encore ce journal. Une guerre qu’il est impossible d’abandonner », estime-t-il, martial… La justice au défi des violences conjugales En France, un rapport officiel pointe les failles de la justice française face aux violences conjugales, rapport que le ministère de la Justice met en ligne aujourd'hui et que révèle Le Journal du Dimanche. L’Inspection Générale de la justice, qui a été chargée il y a cinq mois de mener une mission sur les homicides conjugaux et tentatives commis en 2015 et 2016 et définitivement jugés, pointe en effet « l’insuffisance » des réponses judiciaires au « fléau » des violences conjugales, relève Le JDD. Dans cet hebdomadaire, la Garde des Sceaux admet que la chaîne pénale n’est « pas satisfaisante ». Nicole Belloubet y évoque quelques pistes de réponses à ces failles de la justice, telles que « l’hébergement des conjoints violents » ou la levée du « secret médical » si nécessaire. L’artiste et son œuvre Et ce débat, Norbert, a en effet été d’autant plus à la Une cette semaine en France, qu’il a été scandé par « l’affaire Polanski », du nom du célèbre cinéaste, Roman Polanski, dont le dernier film, J’accuse, est sorti en pleine polémique mercredi dernier sur les écrans en France, cet artiste de renom ayant auparavant une nouvelle fois été accusé de viol. Justement, ce film, faut-il « y aller ou pas ? », se demande La Croix L’Hebdo. En vain, cet hebdomadaire tente de vérifier s’il est ou non possible de distinguer l’artiste de son œuvre – autre débat qui a agité la semaine en France. Dans cet hebdomadaire, la philosophe Carole Talon-Hugon déclare : « Tout se passe comme si, par capillarité, la malignité de l’homme contaminait sa création et la condamnait. À ce jeu-là, faudrait-il vider les musées d’œuvres de Gauguin, qui avait séduit deux fillettes de 13 ans pendant son séjour à Tahiti ? Retirer des bibliothèques les livres de Céline, dont l’antisémitisme tomberait aujourd’hui sous le coup de la loi ? ». Dans ce journal toutefois, la porte-parole de l’association Osez le féminisme rétorque : « Dans le cas de J’accuse, Roman Polanski, lors de la promotion, a établi un parallèle entre l’erreur judiciaire subie par Alfred Dreyfus et son propre parcours ». Céline Piques, c’est son nom, s’indigne que cet artiste « utilise sa vitrine médiatique pour susciter la bienveillance du public. Aurait-on la même indulgence envers un criminel lambda ? [...] Continueriez-vous à acheter votre baguette chez votre boulanger, accusé de viol, même si son pain est très bon ? C’est comme si les artistes bénéficiaient d’une impunité », s’indigne-t-elle dans La Croix L’Hebdo. Et elle n’est pas la seule. Dans M, le magazine du journal Le Monde, l’universitaire franco-américaine Iris Brey ne dit pas autre chose : « Il est difficile, selon moi, de séparer l’homme de l’œuvre quand l’homme utilise son œuvre pour asseoir son pouvoir sur certaines femmes ». Selon cette spécialiste de la représentation du genre et des sexualités au cinéma, « l’affaire Polanski et emblématique. En France, on n’a pas eu de discussion post-#Metoo, on n’a pas voulu avoir notre Weinstein, le système a voulu protéger les artistes et leurs œuvres. Les victimes ne peuvent pas être entendu ». Iris Brey pointe « le manque de politisation du milieu du cinéma, souligne que « séparer l’artiste de l’œuvre est un privilège réservé aux hommes. On n’a pas de scrupules à évoquer la vie privée, l’orientation sexuelle d’une femme réalisatrice pour expliquer son travail, mais l’attrait de Polanski pour les adolescentes, par exemple, n’est pas étudié par les critiques », déplore-t-elle dans le magazine M. Les « gilets jaunes », ou la vertu de soulèvement En France, les casseurs se sont invités hier à Paris à l’anniversaire des « gilets jaunes ». Les principales violences se sont concentrées Place d’Italie, dans le 13e arrondissement de Paris, où, les casseurs ont notamment « détruit une stèle en hommage à l'armée d'Afrique venue libérer la France de l'occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale », pointe Le Parisien Dimanche. Mais au-delà des casseurs et des « gilets jaunes », « pourquoi les peuples se soulèvent », se demande l’hebdomadaire Le 1 ? Pour répondre à cette question, ce journal a demandé leur avis à des personnalités de tous horizons, et notamment à l’écrivain Laurent Binet. Lauréat du grand prix du roman de l’Académie française pour son roman « Civizations » (Grasset), l’auteur du très remarqué « HHhH », prix Goncourt du premier roman en 2010, mais aussi de « La Septième fonction du langage » explique dans Le 1 que, pour que les peuples se soulèvent, « la qualité de l’étincelle n’a aucune importance ». Selon Laurent Binet, « tout mouvement qui pousse à la révolte et à l’insurrection populaire possède sa vertu en soi, qui mène, si le processus aboutit [...] à une régénération politique salutaire, selon le théorème formulé par Machiavel (transposable presque tel quel au système capitaliste mondialisé) : les buts du peuple sont plus honnêtes que ceux des grands, les uns voulant exploiter, l’autre ne plus être exploité », énonce-t-il dans Le 1.
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